Les reins ne sont pas que des machines à filtrer le sang et à fabriquer de l’urine. Ils sont bien plus que cela et ont des rôles et des fonctions très subtiles dont la principale est de réguler le niveau de notre pression artérielle. On ne boit pas assez, il réabsorbe davantage l’eau filtrée. On boit trop, il en élimine davantage. Mais le rein sert aussi à éliminer les déchets et toxines produits par notre corps, entre autres les déchets azotés sous forme d’urée et d’ammoniaque. Quand les reins ne fonctionnent pas bien, le taux d’urée augmente dans le sang et devient toxique pour le cerveau, ce qui devient dangereux. Toutefois, en cas d’insuffisance rénale terminale, nous disposons maintenant de la dialyse (machine qui remplace les reins et qui pendant chaque séance de 4 heures procède à l’épuration des déchets et rétablit l’équilibre ionique du sang) et, idéalement, de la greffe de reins. Mais avant d’en arriver là, prenons soin de nos reins. Ils sont précieux et ils méritent d’être mieux connus. Faisons donc connaissance.
Quelques chiffres qui méritent le respect …
Nous disposons de 2 reins dont chacun pèse environ 150g et mesure 12cm de haut, 6cm de large et 3 cm d’épaisseur. Chaque rein contient environ un million de néphrons qui sont des petites usines individuelles avec un filtre et un long tubule qui travaillent à réabsorber ou à éliminer ce qui doit l’être. Puis ces milliers de tubules, puis de petits canaux se rejoignent et évacuent la pré urine dans le collecteur principal du rein (qu’on appelle le bassinet). Il permet à l’urine de s’écouler dans l’uretère puis dans la vessie (nous avons 2 uretères). Puis l’urine quitte la vessie par l’urètre, unique. C’est ainsi que nos deux reins filtrent au total 120ml de sang/mn soit un total de 170 à 180 litres de sang par jour – pour n’éliminer qu’1,5 litre d’urine par jour. Il réabsorbe donc plus de 99% de l’eau du sang filtré et la quasi totalité des sels minéraux. Quel admirable travail.
De plus ce travail s’adapte aux circonstances, grâce à des hormones qu’il secrète et qui réagissent aux moindres mouvements de la pression artérielle. Le tension baisse ? Le rein fabrique plus de rénine et d’angiotensine qui vont augmenter la réabsorption d’eau et de sodium. Le rein va aussi augmenter la sécrétion de noradrénaline qui resserre le diamètre de vaisseaux et augmente donc également la pression. Les mécanismes sont inversés en cas de d’hypertension.
Mais ce n’est pas tout, le rein fabrique aussi de l’érythropoïétine (EPO) qui stimule le fabrication de globules rouges au niveau de la moelle osseuse. C’est pour cela qu’il y a souvent de l’anémie en cas d’insuffisance rénale. Et cerise sur le gâteau, le rein s’occupe aussi de la solidité de nos os. Il permet l’activation de la vitamine D et augmente donc sa capacité à être opérationnelle pour fixer le calcium sur les os.
Pour assurer tout ce travail, nos reins doivent bien être irrigués par du sang artériel venant de l’aorte (les artères rénales). Il est donc important que ces artères soient en bonne santé, pour que les reins le soient aussi.
Pourquoi parfois les reins ne marchent pas très bien ….
Cela peut arriver pour de multiples raisons. Tout d’abord, pour des raisons de malformation à la naissance ; tel est le cas des polykystoses rénales (nombreux kystes dans les reins) et du rein unique (cela concerne environ 5% de la population en France – on vit très bien avec un seul rein, d’ailleurs). De tout cela, on n’y peut rien. En revanche, de mauvais comportements de notre part peuvent abîmer nos reins. Par exemple, l’obésité et le diabète abîment la paroi des vaisseaux artériels et diminuent l’irrigation des organes, dont les reins. Un diabète très déséquilibré peut conduire à l’insuffisance rénale en 30 ans. L’Hypertension artérielle chronique et mal soignée abîme également les reins. Le dépôt de multiples calculs rénaux (calciques ou à base d’acide urique) peut à la longue empêcher le bon fonctionnement du rein ; il en est de même des infections urinaires à répétition qui, mal soignées, peuvent dégénérer en infection rénale (pyélonéphrite). Certaines molécules peuvent aussi abîmer les reins comme les métaux lourds (surtout le plomb), et les immunosuppresseurs.
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Que faire pour avoir des reins en bonne santé
De tout cela, il ressort que pour prendre soin de ses reins, il faut respecter quelques règles :
- Boire de l’eau en quantité suffisantes et régulières, à raison d’environ 1,5 litre par jour. Ceci permet d’avoir des urines diluées, claires, peu propices aux infections bactériennes et à la formation des calculs. Cela correspond à environ 8 verres d’eau par jour, comprenant l’eau mais aussi le lait, le café, le thé, les tisanes, la soupe, le verre de jus de fruits …. L’eau doit toutefois être la boisson principale, à boire sans attendre d’avoir soif, avant, pendant et après les repas. Quel type d’eau ? Plate ou gazeuse, peu importe. Peu minéralisée (type Evian®, Volvic®, Cristaline®, Mont Roucous®) si l’alimentation est bien équilibrée par ailleurs. Riche en calcium (Contrex®, Hépar®, Courmayeur®) si la consommation de produits laitiers est trop faible (moins de 2 à 3 par jour). Riche en sulfate de magnésium, en cas de constipation (Hépar®).
- Eviter de manger trop salé. Un excès de sel épisodique peut être très bien géré par des reins en augmentant son élimination – mais si ceci se reproduit régulièrement le rein ne peut plus s’y adapter et le sel s’accumule dans le sang. Ce faisant, il attire également l’eau et contribue à augmenter la pression artérielle – ce qui abîme les reins, à la longue. Il faut donc éviter de saler ses plats systématiquement. Il est préférable de donner du goût à ses plats avec des herbes aromatiques, ail, oignons et de nombreuses épices …
- Bien se soigner quand on a du diabète, de l’hypertension artérielle, trop de mauvais cholestérol et/ou que l’on souffre de surpoids. Ceci permet de préserver la santé de ses vaisseaux, de son cœur et de ses reins. Manger peu gras et peu sucré, prévoir des légumes à chaque repas, penser aux légumes secs (excellents féculents augmentant peu la glycémie) et prévoir de l’activité physique, régulièrement.
- Bouger en faisant chaque jour au moins 6000 à 7000 pas et idéalement y ajouter 3 séances de sport par semaine. Pendant l’effort, tous les organes sont mieux vascularisés, les reins y compris. Bien boire pendant l’effort car la sudation est importante.
- En cas de situation à risque de déshydratation (forte chaleur, sudation liée au sport, diarrhées, vomissements), il faut penser à boire encore davantage : au moins 500 ml pendant l’heure de sport – et au moins un verre d’eau par heure en cas de diarrhée. En règle générale, ne pas attendre d’avoir soif pour boire ; idéalement boire 1 à 2 verres d’eau après avoir été aux toilettes. Ainsi, on compense ce que l’on a perdu. Les urines doivent être bien claires.
- Les infections urinaires ne doivent pas être négligées. Elles peuvent être dûes à une hydratation insuffisante, mais elles peuvent aussi révéler un diabète sous jacent ou une malformation des voies urinaires. Quand elles sont récidivantes, il faut donc en parler à son médecin et explorer le système rénal et urinaire. Dans tous les cas, boire beaucoup d’eau et faire analyser ses urines dans l’éventualité d’une antibiothérapie décidée par le médecin.
En conclusion, les reins méritent toute notre attention. Ils fonctionnent admirablement bien et de façon autonome. Facilitons leur tâche en menant une vie saine et active !
Dr Laurence PLUMEY. Médecin Nutritionniste. Praticien Hospitalier. Fondatrice d’EPM Nutrition.