72% des salariés français rêvent d’une organisation qui donnerait de l’importance au bonheur au travail.
Comme la famille, un métier doit aussi être un vecteur d’épanouissement. Pourtant, de nombreux salariés sont éreintés par leurs rythmes et le stress quotidien. Les cas de Burn out (dépression professionnelle) sont de plus en plus fréquents et dans certains secteurs, les taux d’absentéisme et d’arrêts de travail laissent présager un vrai mal-être chez les salariés.
Aujourd’hui, de nombreuses entreprises ont compris que le bien-être des employés limite non seulement les risques psychosociaux mais permet aussi une meilleure productivité. En effet, il est démontré qu’un salarié heureux dans son travail sera moins absent, moins malade, plus performant et fidèle à son employeur.
Qu’est-ce que le bien-être au travail ?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le bien-être sur le lieu de travail consiste en « un état d’esprit dynamique, caractérisé par une harmonie satisfaisante entre les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur, d’une part, et les contraintes et les possibilités du milieu de travail, d’autre part ».
Différents critères sont donc à prendre en considération pour se sentir bien au travail : l’intérêt du poste, des missions, la santé, le degré de stress, l’environnement, la rémunération, les relations entre collègues…
- L’intérêt du métier : une priorité des salariés
Les travailleurs ont besoin de donner un sens à leur occupation. La reconnaissance est essentielle, ils ont envie d’apporter leur pierre à l’édifice. Il est essentiel que les efforts soient valorisés et non pas seulement les résultats. Les valeurs de l’entreprise doivent être partagées et donc communiquées à ceux qui donnent leur énergie pour les promouvoir. Il est bénéfique d’attribuer à chacun des projets (même petits) à piloter. Ces responsabilités fidélisent les salariés permettent d’éviter le sentiment de routine au travail. Il peut s’agir de réaliser des sorties collectives, de chercher des améliorations avec des boîtes à idées ou des réunions inter services, de fédérer autour d’une mission caritative ou sportive pour valoriser l’organisation.
Une tendance qui se retrouve derrière un anglicisme, « le slow management » :ce nouveau concept de gestion du personnel qui met l’individu au centre du processus. Les salariés sont davantage impliqués dans les décisions de l’entreprise.
- L’évolution professionnelle pour un épanouissement optimum
Grâce à la formation, l’entreprise peut proposer à ses employés de nouvelles responsabilités sans les mettre en difficulté. Ces compétences supplémentaires permettent de s’adapter aux dernières technologies ou nouveautés d’un secteur. Les nouvelles missions ne doivent pas être en décalage avec les compétences, au risque que le salarié se trouve en situation de stress et d’échec. Ils peuvent profiter des facilités de la formation continue (Congé individuel de formation ou le Droit individuel à la formation). Au sein d’une entreprise, il y a de nombreux avantages à recourir à la formation interne ou tutorat, elle permet une diffusion des valeurs communes et la construction de lien social.
- L’aménagement d’un environnement de travail adapté
Les bureaux d’une société doivent dédier aux salariés un espace leur permettant d’exercer au mieux leurs fonctions et préserver leur santé. Ainsi l’installation d’un chauffage, d’éclairages… sont des composantes indispensables à la qualité de vie tout comme des mesures prises pour lutter contre la fatigue visuelle ou encore les troubles musculaires par exemple.
L’organisation des lieux doit répondre de la meilleure façon aux différentes situations (réunion avec un client, dialogue au téléphone, visioconférence avec des collègues étrangers…), tout en prévoyant des espaces où les salariés pourront décompresser. Les médecins du travail peuvent être sollicités pour faire des recommandations comme par exemple sur l’emplacement des écrans d’ordinateur par rapport aux fenêtres.
- Organisation du temps de travail
Avec l’évolution technologique, il est de plus en plus compliqué de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les employés ont parfois du mal à se déconnecter de leur travail, ils lisent leurs courriels à distance, répondent au SMS même le week-end… Dernièrement la réforme du Code du travail a ouvert quelques voies pour légaliser ce droit à la déconnection et pour permettre un nouvel aménagement du temps de travail. Le recours au télétravail ne peut plus être refusé par l’employeur sauf si ce dernier prouve que l’activité du salarié requiert sa présence au sein de l’entreprise. Cette novation offre la possibilité de limiter des facteurs de stress : perte de temps dans les transports, pression des horaires… Certaines sociétés permettent aussi des facilités de mode de garde d’enfants en ouvrant des crèches d’entreprises.
- La convivialité au travail et le lien social
La convivialité est primordiale, elle permet de développer l’esprit d’équipe. De nombreuses organisations mettent à disposition des espaces où les employés peuvent discuter de manière informelle autour d’un café ou se détendre en jouant au babyfoot par exemple… Sur les intranets, il est également possible de créer du lien social en constituant des groupes d’intérêts communs qui dépassent la hiérarchie de l’entreprise.
Les différents acteurs du bien-être au travail
Le référent santé et sécurité du travail (SST)
Toute entreprise quelle que soit sa taille ou son secteur doit en désigner un. Cette personne peut faire partie de la société ou d’une structure externe inter-entreprises. Le SST a pour mission d’informer les salariés sur les risques inhérents à leurs professions, de donner les consignes de sécurité.
L’Anact (https://www.anact.fr), l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, organise chaque année une semaine dédié à la qualité de vie au travail. Cet évènement vise à sensibiliser les professionnels comme les chefs d’entreprises, les managers, les directeurs de ressources humaines… de l’importance du bien-être des salariés pour le bon fonctionnement de l’entreprise. A cette occasion, un ensemble de recommandations est établie pour permettre concrètement d’améliorer le bien-être au travail et in fine d’éviter et de déceler les cas de burn out. La liste dressée en 2017 est disponible sur ce site : https://www.anact.fr/lanact-formule-18-recommandations-pour-apprendre-manager-le-travail
Le « Chief Happiness manager » ou « manager du bonheur »
Ce nouveau métier, né aux Etats-Unis a pour mission de « rendre heureux » les salariés d’une entreprise afin d’augmenter leur productivité, de limiter l’impact du stress malgré une obligation de résultats omniprésente. Le manager du bonheur se doit d’être à l’écoute des employés, de leur garantir un cadre de travail adapté. Ce métier est aujourd’hui essentiel dans le milieu/domaine du digital où les différents postes sont cloisonnés, s’isolant toujours un peu plus d’une communication traditionnelle.