Récemment, des scientifiques canadiens de l’université McMaster à Hamilton ont démontré que les exercices de cardio étaient bénéfiques pour les enfants et ce dès l’âge de 3 ans. Même s’ils se dépensent naturellement au quotidien, ces sessions contribueraient à préserver leur santé cardiovasculaire.
Dévoilée dans la revue Pediatrics en juin 2019, cette étude a été menée sur 400 enfants âgés de 3 à 5 ans, originaires de l’Ontario, et financée par les Instituts de recherche en santé du Canada. Durant cette enquête, les chercheurs ont demandé aux enfants de courir sur un tapis roulant afin d’observer leur niveau d’endurance, ainsi que leur temps de récupération après l’effort. Plusieurs facteurs ont été pris en compte comme indicateurs de la santé cardiovasculaire des petits patients comme la tension artérielle et la rigidité artérielle.
Santé cardiovasculaire : à prendre en compte dès le plus jeune âge
« Notre objectif dans cette étude était de déterminer l’effet de l’activité physique sur les trajectoires des indicateurs de santé cardiovasculaire pendant la petite enfance », précisent les auteurs de l’enquête. Pour réaliser leurs recherches, les scientifiques ont pris leurs mesures à l’aide d’accéléromètres que les enfants devaient porter au bras pendant toute une semaine, durant 3 années de suite.
« Beaucoup d’entre nous ont tendance à penser que les maladies cardiovasculaires frappent à un âge plus avancé, mais les artères commencent à se raidir quand nous sommes très jeunes. Il est important de prendre des mesures préventives dès le début. Nous devons nous assurer que les jeunes enfants ont de nombreuses occasions d’être actifs pour garder leur cœur et leurs vaisseaux sanguins aussi sains que possible », indique Nicole Proudfoot, étudiante diplômée au Département de kinésiologie de l’université McMaster, qui a mené les recherches.
La récupération après l’exercice est meilleure chez les enfants actifs
Les résultats de l’étude ont prouvé que même si les artères se raidissent au fil du temps, ce processus s’avère moins rapide chez les jeunes enfants qui ont été plus actifs. Ces enfants ont d’ailleurs fait preuve de plus d’endurance sur le tapis roulant, ce qui induit qu’ils bénéficiaient d’une meilleure forme cardiovasculaire et que leur rythme cardiaque diminuait plus rapidement après l’exercice. Enfin, les travaux menés par les chercheurs canadiens montrent qu’une activité physique plus intense aide à diminuer le raidissement des artères. Ces enfants plus actifs ont également moins de risque de souffrir de dépression.
« Nous savions que l’activité physique est essentielle à la santé cardiovasculaire, mais ces résultats mettent en évidence les effets protecteurs qu’elle peut avoir très tôt dans la vie. Nous espérons pouvoir mener de futures recherches afin de déterminer si ces effets bénéfiques se prolongent jusqu’à la fin de l’enfance et, éventuellement, jusqu’à l’âge adulte », relève Maureen MacDonald, doyenne de la Faculté des sciences de l’université McMaster et co-autrice de l’étude.