Florence Ollivier, praticienne en médecine traditionnelle chinoise certifiée et validée du réseau Medoucine, partage conseils et astuces pour mieux remettre le ventre « au centre de notre univers ».
Pourquoi diable faudrait-il tout particulièrement prendre soin du ventre ? D’abord, parce que c’est avec lui, et plus précisément celui de notre mère, que tout commence. C’est en effet autour du cordon ombilical relié au placenta que le fœtus se développe. Et absorbe tout ce qui était nécessaire à notre bon développement.
Mais, en grandissant, notre cerveau nous a parfois fait oublier « d’où nous venons ». Il semble alors essentiel de savoir correctement prendre soin de son ventre et de l’importance qu’il a dans notre organisme. Et si on prenait le temps de se regarder à nouveau le nombril ?
1. Les intestins, notre « deuxième cerveau »
Le ventre est une sorte de machinerie complexe et connecté, notamment par le biais des intestins. Ces derniers contiennent entre 1.5kg et 2kg de microbiote intestinal (aussi appelée flore intestinale), ces gentilles bactéries qui aident à digérer, produisent certaines vitamines que notre corps ne peut pas synthétiser et forment notre système immunitaire.
Mais ce n’est pas tout : les intestins possèdent aussi pas moins de 200 millions de neurones et produisent 95% de la sérotonine dans le corps (soit 95% de bonheur). Pas étonnant, donc, que le ventre soit souvent comparé à notre « deuxième cerveau » !
2. Ne pas oublier les autres organes du ventre
Si les intestins tiennent un rôle majeur dans notre ventre, il ne faut pas non plus négliger les autres organes qui y résident. C’est le cas du foie (souvent en cure détox), de l’estomac (qui essaye toujours de faire de son mieux avec ce qu’on lui donne), des reins et surrénales (qui absorbent le trop plein de stress), de la rate ou encore du pancréas.
Tous ces organes travaillent en équipe dans l’abdomen, où chacun doit disposer de son propre « espace » pour fonctionner correctement. Or, en situation de stress, certaines personnes rentrent constamment le ventre, souvent sans même s’en rendre compte, et engendrent une pression interne supérieure. Les organes peinent en conséquence à bien faire leur travail et tentent d’aller chercher de l’espace ailleurs, créant des hémorroïdes ou des diverticules (pouvant parfois conduire à une inflammation des intestins).
3. Le corps, une superstructure tissulaire complexe
Un dysfonctionnement viscéral aura certes un effet sur les différents organes qui composent notre ventre, mais peut aussi se répercuter plus largement sur notre corps. A la manière du ventre, le corps peut effectivement être lui aussi comparé à une grande structure, dans le sens où il repose sur une continuité tissulaire totale.
Tous nos organes sont liés entre eux par les fascias, (une sorte de tissus conjonctifs que l’on peut notamment retrouver dans les membranes, aponévroses et ligaments, qui recouvrent et soutiennent les organes). C’est pourquoi, dès lors que les fascias sont noués, les soucis surviennent, à la manière d’une « chaine de tension » qui se produit et qui vient perturber les autres organes.
4. Des problèmes de ventre aux problèmes de dos
Parmi les différents liens qui existent entre le ventre et les autres parties du corps, il n’est plus possible de nier aujourd’hui l’impact du ventre sur notre colonne vertébrale. En effet, elle entretient une étroite correspondance avec nos organes, d’une part en raison de leur proximité anatomique que par l’intermédiaire des fascias.
Les problèmes posturaux peuvent aussi résulter du lien entre les dysfonctionnements viscéraux et les nerfs de la moelle épinière (les fameux dermatomes), causait ce que l’on appelle les douleurs « projetées ».
5. Prendre soin de son ventre avec la médecine traditionnelle chinoise
Parce qu’il est intimement lié à notre bien-être naturel, le ventre apparaît donc comme une partie de notre corps sur laquelle il faut veiller avec grande attention. La médecine traditionnelle chinoise propose plusieurs façons de prendre soin de son corps.
En effet, elle va chercher à rééquilibrer et maintenir l’énergie du corps afin d’œuvrer au bon fonctionnement des organes. La technique du « chi nei tsang », qui est un massage du ventre, entend ainsi agir physiologiquement dans tout le corps, mais aussi au niveau émotionnel.
On peut recourir à la médecine traditionnelle chinoise de manière préventive ou de manière plus approfondie, dans le cas par exemple de difficultés digestives, de douleurs, d’aigreurs ou même de douleurs dorsales.