C’est l’une des promesses phares de la campagne d’Emmanuel Macron : le « reste à charge zéro ». Nommé « 100 % santé », ce système de remboursement à 100 % devrait entrer progressivement en vigueur d’ici 2021 et concernera les soins auditifs, dentaires et optiques. Le point sur la situation.
Le « reste à charge zéro » pour les dents
Ce nouveau système de remboursement se fera par étapes. Dès le 1er janvier 2020, certains bridges et certaines couronnes seront intégralement remboursés. Les patients pourront ainsi accéder à des prothèses céramiques pour leurs canines et incisives, ainsi qu’à des prothèses métalliques pour leurs molaires.
A partir de 2021, certaines prothèses amovibles et certains « dentiers » seront eux aussi remboursés à hauteur de 100 %, avec la même distinction entre dents « visibles » et « non visibles ».
In fine, les frais des assurés pour 46 % d’entre eux seront réduits à zéro pour les prothèses posées par les dentistes.
Toutefois, des plafonds de prix seront tout de même instaurés d’ici à 2021. En parallèle, le 1er janvier 2020 puis le 1er janvier 2021, les complémentaires santé et l’Assurance Maladie augmenteront leur participation.
Ainsi, 25 % supplémentaire de prothèses dentaires bénéficieront d’un « reste à charge modéré ».
Subsisteront 30 % de prothèses à un tarif libre, qui correspondront à une offre « haut de gamme » composée de matériaux plus esthétiques ou innovants.
Le « reste à charge zéro » pour les yeux
A partir du 1er janvier 2020, tous les opticiens seront obligés de proposer à la vente des montures à 30 euros maximum, à raison de 17 modèles pour adultes et 10 modèles pour enfants, disponibles en deux couleurs. Les verres devront tous répondre à certains critères : être amincis, durcis contre les rayures et traités contre les reflets.
Les tarifs seront adaptés en fonction du type de correction de la personne. Ainsi, pour une myopie « modérée » (entre -2 et -4), il faudra débourser maximum 75 euros pour les deux yeux. Dans ce cas précis, une paire de lunettes sera ainsi facturée 105 euros maximum et sera entièrement remboursée par l’Assurance Maladie et la complémentaire santé.
Les assurés pourront aussi « panacher » des verres sans reste à charge, associés à une monture plus chère, ou inversement. A ce moment-là, la somme remboursée sera calculée en fonction du contrat de l’assuré. La participation des complémentaires santé dans ce cas sera plafonnée à 100 euros pour une monture (contre 150 euros à l’heure actuelle).
En outre, ce désengagement partiel leur permettra de « recentrer » leur intervention sur le soin (les verres), précise le ministère de la Santé.
Le « reste à charge zéro » pour les oreilles
Dès le 1er janvier 2021, tous les audioprothésistes seront obligés de vendre des appareils auditifs sans reste à charge d’un montant de 950 euros maximum.
Les clients pourront choisir entre plusieurs types d’appareils :
- modèles positionnés dans ou derrière l’oreille ;
- modèles équipés de 12 canaux de réglage ;
- modèles dotés d’une amplification sonore d’au minimum 30 décibels ;
- modèles munis de plusieurs options de confort (bruit du vent, connexion sans fil, acouphène, etc.).
Ce tarif sera adopté par étapes :
- le prix sera ainsi abaissé à 1 100 euros en 2020, avant de passer à 950 euros au 1er janvier 2021 ;
- le remboursement par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé sera de 720 euros en 2020, puis de 950 euros en 2021.
Si les patients le souhaitent, ils pourront cependant sélectionner les aides auditives de leur choix, même plus onéreuses. Néanmoins, le montant remboursé par l’Assurance Maladie et la complémentaire santé ne pourra pas dépasser les 1 700 euros par appareil.